Historique de la Danse Contact Improvisation

Une des figures majeures de la DCI est l’américain Steve Paxton. Il joue un rôle fondamental dans la naissance de cette pratique. Danseur de la compagnie Cunningham, il y reçoit des cours d’improvisation de Robert Dunn; s’ensuit un vaste champs d’expérimentations issus du mouvement post moderne. Paxton participera activement aux happenings de la Judson Church. Il est un des fondateurs du Grand Union (1970-76). Sa passion et son intérêt pour le mouvement passe de l'aïkido, à la marche et aux gestes quotidiens. En janvier 1972, il propose une performance : Magnesium, c’est le symbole de la naissance de la DCI. Ce travail, présenté par huit étudiants de l’université d’Oberlin, ressemble à un chaos interactif : durant dix minutes, les danseurs se rentrent dedans, chutent, se rattrapent puis terminent debout, immobile en silence. Cette performance suscite intérêt et curiosité.

A New York, Steve Paxton s’entoure d’autres danseurs, gymnastes, étudiants pour continuer les explorations mises en œuvre lors de cette performance, ils explorent :

  • les possibilités de jouer avec les forces physiques interagissant sur deux corps en mouvement
  • la qualité réflexive du toucher
  • les possibilités de communiquer par le toucher

Nancy Stark Smith, Mary Prestige, Daniel Lepkoff, Andrew Harwood, Karen Nelson sont alors présents et de nombreuses rencontres suivront régulièrement. Ces explorations perdurent des années, c’est l’essence même de la DCI.

Ces danseurs nomment alors cette forme “Contact Improvisation”. 

Des performances sont organisées de manière informelle :

« Come and we’ll show you what we do»!

Elles se terminent régulièrement en jams, laissant la possibilité au public enthousiaste, danseur ou non, d’expérimenter par lui-même cette nouvelle forme.

Il est important de poser le contexte social et idéologique de la fin des années 70 dans lequel se déroule cette nouveauté.

La DCI fait partie de la vague de nouveautés et d’explorations donnant naissance à tout un champ de pratiques d’improvisation et d’éducation somatique qui sont très en résonance les unes avec les autres.

Une définition arrêtée et exhaustive de cette pratique, peut éventuellement parler de faits engendrant des dialogues physiques à partir d’un point de contact entre deux partenaires ou plus, de partage de poids, d’ouverture à l’espace sphérique, de capacité à communiquer par le toucher, d’improviser en intégrant le jeu des forces physiques sur les masses en mouvement, de capacité à offrir un support et à en recevoir un.

Selon Nancy Stark Smith co-fondatrice de la forme “the definition is in the doing”, soit «la définition se trouve dans le faire».

D’après Suzanne Cotto et Didier Silhol (FR) «Cette danse rassemble autant d’hommes que de femmes, c’est très agréable et rare.
C’est une danse d’explorateurs.
Il s’agit, entre les partenaires et avec les éléments, d’un jeu des forces en présence et non pas d’un rapport de forces».

En 1975, les pionniers se sont posés la question de fonder une école, de créer un label protégé, car certains spectateurs enthousiastes se mettaient à proposer du Contact Improvisation sans avoir eu d’entraînement et de sensibilisation en amont. Ils ont décidé de ne pas le faire, à la place ils ont créer une newsletter (La Contact Newsletter) pour véhiculer les idées, les réflexions en mouvement.
Celle-ci deviendra le magazine Contact Quarterly, "a vehicule for moving ideas", ce dernier existe toujours et est la référence de ce milieu.

Aujourd’hui, cette pratique existe sur tous les continents rassemblant ainsi des personnes de toutes nationalités partageant le même vocabulaire : la Danse Contact Improvisation.

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